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En plus d'un siècle, la version originale de Marie Calumet n'a été disponible que quelques semaines. Nous lisons depuis 1946 un texte remanié sous la contrainte de l'Église, qui met une langue soutenue dans la bouche d'un curé simplet et camoufle l'agression sexuelle commise par son confrère. Il fallait corriger ces aberrations parmi d'autres, redonner au roman sa teneur stylistique et sa charge critique. À la version censurée, il manque aussi l'esprit, le cabotinage. Car, s'il dénonce bel et bien, ce roman de Rodolphe Girard agit sur le mode du carnaval, transgresse hardiment la bienséance au profit du jeu et renverse la hiérarchie catholique en un royaume paysan et joyeux.
Nationalité : Québec
Rodolphe Girard naît en 1879 à Trois-Rivières. Formé à l’Académie commerciale catholique et au Petit Séminaire de Montréal, il est journaliste à La Presse quand éclate le scandale entourant la publication de Marie Calumet, son troisième livre. Alors congédié, Girard s’exile à Ottawa, où il devient tour à tour directeur du journal Le Temps, traducteur à la Chambre des communes et militaire, vétéran de la Grande Guerre. Il meurt en 1956 à Richelieu après avoir donné trois romans, près d’une dizaine de pièces de théâtre et plus de trois cent cinquante contes, parus en recueils et dans les journaux.