Je suis une adolescente normale. Du moins, je l'étais : quatorze ans, des parents séparés, trois meilleures amies, l'école… Jusqu'à ce jour. Celui où ma mère a rencontré Michel, son nouveau chum. Au début, leur histoire d'amour avait des airs de conte de fées. Mais rapidement, ma mère a commencé à changer. Elle est devenue secrète, ne s'habillait plus comme avant, se maquillait tout le temps (même pour faire le ménage !) et semblait toujours sur le qui-vive. Méfiant, jaloux, contrôlant… Le prince charmant de ma mère était loin de ceux que j'avais connus dans les livres de mon enfance. Avec le temps, les insultes sont devenues des menaces, puis des gifles, et, pour finir, des coups. Ma mère ne sortait plus, elle mentait à ses amies, ne répondait plus au téléphone. Malgré ma peine et ma révolte, la loi du silence semblait plus forte que tout. Jusqu'à cette nuit terrible où j'ai enfin trouvé le courage d'appeler à l'aide… La violence domestique ne blesse pas que ceux qui la subissent, mais aussi ceux qui en sont témoins, le plus souvent des enfants et des adolescents. On pourrait croire qu'en raison de la gravité de la situation et de la diversité des réseaux de communication, il est devenu facile de se confier, de dénoncer. Mais c'est sans compter la honte, la culpabilité et la peur qui transforment chaque jour davantage la maison familiale en prison.