Deux nomades, poètes, guérisseurs, l’une innue, l’autre, québécois, partagent l’amour du même territoire : la Côte-Nord et, au-delà, le Nord. Uashtessiu • Lumière d’automne rassemble les correspondances qu’ils se sont échangées. Quatre saisons pour tisser l’amitié, instants précieux, souffle profond des ancêtres, cri de rivières étranglées, clarté de l’enfance. La parole poétique relie les cœurs là où souvent d’autres formes de langage échouent à rejoindre l’autre. Rita Mestokosho, femme innue d’Ekuanitshit, est la première poète autochtone à avoir affirmé sa voix au Québec. Depuis Eshi uapataman Nukum (Éditions Piekuakami, 1995), toujours cette puissance d’évocation à la lisière de la fragilité, ce torrent qui gronde au loin, de plus en plus proche. Jean Désy vogue entre le Sud et le Nord, les mondes de l’autochtonie et de la grande ville, la haute montagne et la toundra, la médecine et la poésie. Il est l’auteur d’une œuvre importante, dont le récit Du fond de ma cabane : éloge de la forêt et du sacré (XYZ, 2003).